27 septembre 2018

EXPO PARIS

Voyage à Paris Visite de l'exposition Jean-Michel Basquiat à l'Espace Vuitton
Le 5 janvier 2019

https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/expositions/exposition/jean-michel-basquiat.html

© Estate of Jean-Michel Basquiat Licensed by Artestar, New York © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage

Expositions Basquiat-Schiele : pourquoi réunir ces deux géants de l’art ?

La Fondation Louis Vuitton confronte les œuvres des deux artistes. Un demi-siècle et l’Atlantique les séparent, mais leur vision crue du monde, établit une proximité.
« BASQUIAT COMME SCHIELE FONT VOIR CRÛMENT À LEURS CONTEMPORAINS CE QUE CEUX-CI PRÉFÈRENT FAIRE SEMBLANT D’IGNORER »
Encore faut-il qu’il y ait quelque raison au mariage, la conjonction de deux gloires étant loin de suffire à le justifier. Souvent, il s’explique par l’histoire : Mantegna et Bellini étaient d’exacts contemporains – ils étaient même beaux-frères –, Matisse et Picasso amis et rivaux leur vie entière. Tel n’était pas le cas de Caravage et Rembrandt.
« Autoportrait au gilet, debout » (1911), par Egon Schiele, gouache, aquarelle et crayon gras sur papier, monté sur carton. COLLECTION ERNEST PLOIL / VIENNE
Tel n’est pas celui d’Egon Schiele (1890-1918) et Jean-Michel Basquiat (1960-1988), que séparent plus d’un demi-siècle et l’Atlantique. Sans doute le second, dont la connaissance de l’histoire de l’art était grande, a-t-il connu l’artiste autrichien, mais sa propre œuvre n’en porte que bien peu de traces.
Dans ce cas, pourquoi les réunir ? Parce qu’ils sont morts jeunes tous deux ? Faible prétexte. L’un a succombé à la grippe espagnole, l’autre à une overdose : morts accidentelles dont il n’y a pas plus à conclure que de celles, tout aussi précoces et imprévues, de Raphaël ou de Géricault. Une raison bien plus convaincante est que tous deux font voir crûment à leurs contemporains ce que ceux-ci préfèrent faire semblant d’ignorer.

Hypocrisies de la société austro-hongroise

Schiele doit exprimer combien il se sent prisonnier de la société de l’empire austro-hongrois au début du XX° siècle, de ses interdits, de ses hypocrisies : la contrainte exercée sur les corps féminins et masculins et les désirs qui les animent. Désirs troubles, pulsions dangereuses parfois ? C’est certain, mais, pour dessiner la vérité de l’intime, il faut que Schiele la dessine tout entière, au risque de la censure et de la prison. Il est, on ne peut l’oublier, le contemporain de Freud et de la naissance de la psychanalyse.
Pour que cette vérité soit clairement visible sur le papier, il lui faut des dévoilements exhibitionnistes, des postures indécentes, un trait continu qui entre dans les détails et les plis, des rehauts de couleurs acides sur le blanc du papier. Il faut donc qu’il rompe avec les usages académiques, nus épilés, nymphes chastes et portraits de grandes dames en robe du soir. Schiele brise les règles plastiques que l’on enseigne dans les académies des beaux-arts comme il brise les règles morales que l’on enseigne dans les catéchismes.

Jean-Michel Basquiat, sans titre, 1982. PRIVATE COLLECTION / ESTATE OF JEAN-MICHEL BASQUIAT / LICENSED BY ARTESTAR, NEW YORK

Un quotidien pauvre et cruel

Basquiat doit exprimer quel malaise il ressent dans la société nord-américaine des années 1980, au temps de Ronald Reagan, ce président qui commence par ne pas prendre au sérieux le sida et ne fait rien pour combattre le racisme, si l’on peut dire ordinaire, des Etats-Unis.
S’il y a dans son œuvre tant d’allusions à la traite, à l’esclavage, à la ségrégation sociale et économique, il n’est pas difficile de savoir pourquoi : il suffit de se reporter à l’histoire de cette période. S’il projette sur la toile les mots et les signes qu’il a d’abord inscrits sur les murs, c’est une façon pour lui de faire surgir le quotidien pauvre et cruel de la ville dans la paix riche des galeries et des musées.
Il lui faut donc rompre avec la sérénité abstraite et propre du minimalisme et de ses géométries. Le dessin doit être figuratif et dur, les symboles brutalement explicites, la couleur violemment contrastée, les surfaces salies, les formes heurtées et creusées.
Basquiat brise les règles plastiques qui dominent depuis les années 1970 l’art contemporain new-yorkais comme il brise le silence en imposant le point de vue d’un Afro-Américain. Ainsi considérés, les deux artistes se ressemblent.
Extrait de l'article paru dans LeMonde.fr
Participants :

Joëlle
Bruno
Michèle
Elisabeth
Muriel
Majella
Francesco
Geneviève
Alice
Stephane
Boris
Rena
Drena
Oda
Luz
Slavka
Gloria
Sylvie

4 septembre 2018

OUVERTURE

OUVERTURE ce mardi 4 septembre à 17h40

Inscription sur place jusqu'au 30


49-51 rue des Tanneurs - 1000 Bxl